Auteur : Morgan Caine
Editeur : Rokh Editions
Date de parution : 23 janvier 2015
Nombre de pages : 355 pages
Elle regarda les bleus sur son visage dans le miroir. Ce
n'était pas la peine d'essayer de les cacher sous un maquillage épais.
Cette fois serait la dernière fois.
Présentation de l'éditeur :
Norman Seward, un paisible professeur d’Harvard, est retrouvé à son domicile, abattu d’une balle. Sa femme Amanda a disparu.
Le FBI et les US Marshals débarquent aussitôt à Boston. L’ex-mari d’Amanda Seward, Gregory Heller, vient de s’évader de la prison de Haute-Sécurité d’Indianapolis. En effet, il y a huit ans, Gregory Heller a sauvagement assassiné ses deux enfants, Tim et Lauren, âgés de cinq et trois ans, et a éventré son ex-femme, Amanda, qui allait se remarier.
Est-ce lui qui est venu s’en prendre de nouveau à la malheureuse ? La chasse à l’homme commence.
L'inspecteur Redzinski, et son coéquipier Watson, vont rouvrir l'enquête.
Celle-ci va réveiller d’anciens démons, et raviver de vieilles blessures. Nul n’en sortira indemne.
Car qui a réellement tué les enfants Heller?
Épigraphe :
Pour vous expliquer le titre, je vous offre aussi l'épigraphe de Colette : "Le vice, c'est le mal qu'on fait sans plaisir."
Mon avis :
J'avais tellement aimé le premier livre de Morgan Caine (ma critique) que
j'ai voulu me lancer directement dans la suite mais j'ai commencé ce livre
durant mes vacances cet été et il me rappelait trop le travail pour que je
puisse m'y mettre à fond à ce moment-là. Je l'ai donc repris avec plaisir (et sans regret) quelques mois plus tard.
Au fil du livre, on passe d'un chapitre à l'autre et on y
fait la connaissance du Roi de cœur qui est un homme bon, sincère et amoureux;
de la Dame de cœur qui elle, est une femme amoureuse, loyale, passionnée mais
également une amie sûre. Nous
rencontrons ensuite la Dame de pique qui est une femme seule, veuve ou divorcée
puis le Valet de pique, lequel symbolise la fausseté et la trahison dont il
faut se méfier. Et enfin, la dernière partie s'intitule "As de pique"
et symbolise les contrats, les procès, ou les transactions mais aussi les
surprises. J'ai beaucoup aimé cette incarnation et ce rapport aux cartes du
tarot qui fait tout à fait sens dans ce récit et qui se retrouve également sur
la couverture.
Ce roman, en plus des violences domestiques, traite d'autres
sujets sensibles comme le droit de visite sur un enfant. J'ai apprécié la
douceur dont fait preuve Morgan Caine notamment lorsqu'elle fait parler Jordan
de Penny comme d'un "vase inestimable et très fragile, qu'elle tremblait
d'abîmer". L'auteur aborde aussi le délicat syndrome d'aliénation
parentale. Le livre comporte également des références intéressantes à la
mythologie avec notamment le Complexe de Médée et aussi à d'autres syndromes
comme celui de Münchhausen.
Avec beaucoup de pudeur, elle parle de ces femmes qui
souffrent mais qui n'arrivent pas à quitter leur époux, qui eux s'arrangent
souvent pour qu'il y ait le moins de marques visibles. Cette phrase est très
intéressante :
"Il y a celles qui sont complètement sous influence,
comme des victimes de secte. Celles qui n'ont plus la force de réagir, qui sont
persuadées qu'elles méritent leur sort. Et puis celles qui les aiment encore,
malgré tout, et qui espèrent qu'ils vont changer."
Morgan Caine y parle également des préjugés que les gens peuvent avoir sur le fait que les hommes violents le sont parce qu'eux-mêmes ont été maltraités dans leur enfance, ce qui n'est pas toujours le cas.
Pour en revenir au récit, on suit en parallèle l'histoire d'Amanda qui a traversé un drame inimaginable et celle de Margie qui n'est pas celle qu'elle dit. On y retrouve avec plaisir Jordan, toujours prête à aider les autres, qui a été introduite dans une association qui s'occupe d'extrader les victimes de violences lorsque aucune autre solution n'existe. Cette association est chapeautée par Margie et c'est ainsi que les différents protagonistes vont être mis en contact. Ce roman est plein d'histoires qui s'entremêlent et qui auront peut-être ou peut-être pas de lien l'un avec l'autre, mais l'histoire sera pleine de rebondissements.
J'ai beaucoup apprécié la prise de conscience que nous
"impose" Morgan Caine à la fin de son récit :
"En France, tous les deux jours et demi, une femme
meurt sous les coups de son compagnon. Le temps que vous lisiez ce livre, une
ou plusieurs femmes en seront donc victimes."
Encore un roman très réussi qui ne peut pas laisser de marbre et pour moi ce fut un coup de cœur, malgré le côté un peu dérangeant des thèmes difficiles abordés.
Un grand merci à Rokh Editions et à Lisa pour l'envoi de ce roman !
Et pour la minute militante : Sachez que le 25 novembre (demain)
est la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des
femmes.
Phrases piochées ici ou là:
"Le bonheur, disait sa mère, c'était fait de petites
bulles de rire, de confiance, de légèreté."
Lu en octobre 2015
Coup de cœur
Si je comprends bien, je vais être obligée de le lire!!! "La complainte des filles de Lot"a été une belle découverte, je vais donc poursuivre avec cette lecture.
RépondreSupprimerMerci pour ta critique.
Un coup de cœur pour moi aussi. Morgan Caine est un excellent auteur. Elle est toujours très juste et il est impossible de lâcher ses romans, une fois commencés.
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