dimanche 21 février 2016

La tente rouge - Anita Diamant




Auteur : Anita Diamant
Editeur : Charleston
Titre original : The red tent
Date de parution : janvier 2016 (première édition : 1997)
Nombre de pages : 412 p.

Terminé le 14 février 2016
4,5 étoiles

Nous avons perdu contact depuis si longtemps ! Mon nom ne vous dit rien. Mon souvenir est poussière.

4ème de couverture :

1 500 av. J.-C., aux confins du désert.
Dina, la seule fille de Jacob, un puissant patriarche, vit dans l'ombre de la tente rouge, cet endroit interdit aux hommes où les femmes de la tribu échangent secrets et rites ancestraux. Ainsi goûte-t-elle, très jeune, aux fruits défendus : une liberté et une indépendance inimaginables au temps de la Bible.
Devenue femme à son tour, Dina succombe aux délices de l'amour et se donne à Shalem, l'homme qu'elle aime, bravant ainsi les interdits de son clan. Cela, les fils de Jacob ne peuvent l'admettre. Par une nuit d'épouvante, le destin de Dina bascule.
Pour survivre, elle est contrainte de se réfugier en Egypte, et d'enfouir dans sa mémoire les secrets de sa jeunesse. Parviendra-t-elle un jour à vivre pleinement ?

Mon avis :

Merci à Babelio et aux EditionsCharleston pour cette Masse Critique.

J'ai postulé pour ce livre car la réécriture d'histoires connues me plait et car j'aime découvrir ce qu'un auteur lit entre les lignes d'un texte connu. Et dans le cas de ce livre, j'ai beaucoup apprécié ce que j'y ai trouvé !

Toute l'histoire tourne autour de Dina, l'unique fille de Jacob. Le livre est partagé en 3 parties : la première durant laquelle Dina nous parle de sa mère et de ses tantes; la seconde qui raconte son histoire puis la troisième qui parle de son départ et de sa vie en Egypte. Le récit est d'ailleurs écrit à la première personne, ce qui n'est pas du tout dérangeant. Ce livre traite en effet de l'importance de la transmission de l'histoire d'une personne ou d'une famille. Comme Dina s'exprime en "je", on a l'impression qu'elle nous raconte son histoire, comme une confidence, qu'elle nous l'offre et la confie comme un cadeau précieux. Le prologue est d'ailleurs parlant à ce sujet et on ressent la peine qu'a Dina d'être "devenue une note en bas de page".

Le récit nous fait donc voyager dans l'histoire de cette famille, à travers les générations et cela m'a particulièrement plu. On y découvre la vie et les coutumes à cette époque dans ces régions sèches. Certains éléments sont vérifiés, d'autres sortent de l'imaginaire de l'auteure comme elle l'explique ici. Ce que j'ai apprécié c'est que cette histoire est vue par les femmes de la tribu, celles à qui on donnait peu d'importance à l'époque.

J'ai apprécié la manière dont a été abordée la question religieuse. En effet, on prend conscience que plusieurs croyances se côtoient : certains louent des divinités, d'autres un seul dieu. Certains rites de passage diffèrent quant à l'âge notamment de la circoncision. Cette fresque de l'époque m'a beaucoup plu.

S'agissant de l'histoire de Dina, on la suit dans son quotidien depuis sa naissance, ses premières expériences, le départ de sa famille pour le pays de Canaan, ses premiers émois jusqu'au drame. Ensuite, on l'accompagne dans sa tentative de reconstruction, de nouveau départ, sans qu'elle ne puisse raconter son histoire, ce qui la fait souffrir car pour elle "Se souvenir semble donc être une tâche sacrée".

L'histoire m'a touchée et j'ai fermé le livre à regret, ayant un peu l'impression d'avoir fait partie durant un moment de leur famille et de leur histoire.

Pour conclure, je trouve que la phrase du Los Angeles Times figurant en 4ème de couverture résume parfaitement ce récit :

"Ce livre célèbre les femmes et les filles, ainsi que les mystères de la vie."

Et je dirais même plus : ce livre est un hymne à la femme.

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